
Ce brick goélette, auquel les grossistes marseillais confiaient parfois, à l'occasion du trajet retour, de la marchandise diverse pour des commerçants de Bonifacio, avait fière allure si l'on s'en réfère à un tableau peint en mai 1874 par son capitaine de l'époque (A. Sorba), avec son pavillon où figure son nom de baptême, flottant au sommet de l'un de ses deux mâts, sa proue effilée fendant les flots où apparaissent également en grosses lettres son nom "Bon Père" et, au-dessous, celui de son port d'attache "Bonifacio". Le bâtiment appartenait à un armateur bonifacien Antoine François Moriani. Par la suite, il était commandé par le capitaine Jean Malerba ainsi que l'atteste une procuration en date du 27 octobre 1890. Cette procuration avait été signée à Bonifacio devant le notaire Jean, Vincent, Dominique Portafax pendant que le "Bon Père" se trouvait momentanément ancré dans le port de Marseille. Antoine François Moriani donnait à son gendre Thomas Rocca, propriétaire à Bonifacio, tous pouvoirs de le représenter pour toutes affaires concernant sa qualité d'armateur dudit navire et faire procéder, avec l'assentiment des autres copropriétaires, à toutes réparations et même, au besoin, à la vente du navire. Avaient signé comme témoins : l'abbé Ange Serra, vicaire, et Dominique Sorba, négociant "tous deux propriétaires, demeurant à Bonifacio".
Le "Bon Père" a fini sa carrière d'une manière assez dramatique puisque il aurait pris feu et sombré dans les "Bouches". Cet incendie n'avait fait, heureusement, aucune victime. On ignore malheureusement la date exacte et les circonstances de ce fait maritime.
A peu près à la même époque, une autre unité bonifacienne d'importance, "L'Immaculée Conception" se livrait aussi au transport d'huile vers Marseille mais surtout de fromages de Sardaigne vers la Corse.