Sainte Marie Majeure (Eglise et clocher de). Santa Maria. .
Son clocher ("u Campanin") a 25 mètres de hauteur. Par sa forme il est unique dans l'île. Il comporte quatre étages, le premier, de style roman et les autres gothiques (classé Monument historique).
C'est devant l'église Santa Maria, sous la Loggia (voir ce nom) qu'étaient rédigés et signés, notamment au XIII° siècle et suivants, de nombreux actes notariés (ventes, achats, contrats divers, etc.)
Anecdotes : En 1650, la voûte de Sainte Marie menaçait d'éclater. Il fallut faire venir deux grandes clés de fer pour la consolider. En 1713, les autorités s'inquiétaient de l'état du campanile "qui menaçait ruine". Des travaux importants et coûteux étaient nécessaires, mais en 1782, il semble que le problème subsistait puisque les documents de cette époque évoquent "des réparations urgentes à réaliser à Sainte Marie : toit, campanile, pavement...". Quelques années après, l'ensemble Eglise-Clocher était dans un tel état que l'on envisageait d'abandonner Sainte Marie.
La garnison tire sur le clocher à coups de canons
« Le jour de l'Ascension de l'année 1895, un incendie provoqué par des bougies, avait sérieusement endommagé la statue de Sainte Marie. L'abbé Martin Peretti se chargea de la réparation qui fut exécutée à Marseille par A. Pellegrini statuaire décorateur. Les frais furent réglés par Jean Dagregorio.
« En septembre 2003, un incendie également provoqué par des bougies, s'est déclaré au pied d'un autel latéral Nord près de la porte donnant rue du Palais. L'autel de l'Immaculée Conception qui avait été recouvert de marbre (aux frais de l'abbé Martin Peretti en 1909) a été sérieusement endommagé, une statue de Saint Antoine complètement détruite1. Suite à cet incendie qui a également noirci toutes les nefs, l'église Sainte Marie Majeure a été fermée. A chaque fois, l'église Saint Jean-Baptiste, élevée au rang d'église paroissiale, accueillait alors les fidèles pour les différentes cérémonies (en 2003, de septembre à décembre).
« En 1862, il a failli se produire des troubles sérieux à Bonifacio quand le Conseil de Fabrique (conseil paroissial) traça une ligne pour séparer, pendant les offices,... les hommes des femmes ! Cette ligne, symbolique, fut très mal acceptée. Le 30 décembre 1862, eut lieu une réunion houleuse au Conseil municipal en présence des membres de ce Conseil de Fabrique pour discuter de la chose. Le maire, Claude Hucherot demanda la suppression de ligne "avant que des incidents graves n'interviennent". Le Conseil de Fabrique eut beau expliquer que cette mesure répondait à une règle d'ordre religieux commune à toutes les paroisses de France, rien n'y fit. Une délibération fut prise contre la "ligne séparative". Alors la paix revint dans la belle et grande église Sainte Marie Majeure et dans le coeur des fidèles, hommes et femmes, enfin rassemblés. Pour le meilleur et pour le pire.
« Plusieurs années années auparavant (1847), il y eut encore plus grave : des fidèles en étaient venus aux mains pour un... banc ! Les protagonistes étaient un habitant et un... juge de Paix ! Ce dernier revendiquait la propriété du banc (par héritage), ce que le second contestait. On en vint aux mains. M. le curé envoya le "Suisse" (il y en avait alors un à l'église) pour séparer les deux hommes. Peine perdue. Alors, le maire fit appel à la force publique qui intervint énergiquement en présence du commissaire de police ! Des rapports furent adressés au Grand Vicaire d'Ajaccio qui trancha l'affaire. Le banc litigieux devait être enlevé de l'église sans plus attendre. Il était précisé que celui-ci ne serait replacé qu'à la condition que la propriété dudit banc n'en soit nullement contestée. Il se trouve que ce droit de propriété avait été aboli avant la Révolution française (et dire que le Juge de Paix l'ignorait !).
Mais en 1854, l'usage des bancs était interdit dans cette église et il fallait payer pour y introduire une chaise !
« Toujours en l'église Sainte Marie Majeure, un autre incident, encore plus grave avait eut lieu en 1833 lors des obsèques de l'abbé Gaëtan Luccioni que la famille, malgré la loi interdisant l'inhumation dans les églises, voulait enterrer à Sainte Marie Majeure. Les autorités s'y opposèrent. Il se produisit une bagarre terrible. Dans la bousculade, le cercueil fut renversé à terre. Pire, le sang coula dans l'église. On enterra tout de même le bon abbé Luccioni dans l'église. Mais "la loi est la loi" et les autorités entendaient bien la faire respecter. Aussi, quelques jours après, sur ordre du Préfet, on exhuma le cercueil et on l'emmena, "sous bonne escorte", jusqu'au nouveau cimetière de Saint François qui existait depuis 1828 et où, obligatoirement, devaient désormais être enterrés tous les défunts, sans exception. A la suite de cet incident, l'église Sainte Marie Majeure fut fermée durant un certain temps "car le sang y avait coulé".
En aura-t-elle vu tout de même cette pauvre église Sainte Marie Majeure (car il existe des dizaines d'autres anecdotes s'y rapportant). Mais Il est vrai qu'elle est âgée de plus de huit siècles ! Et en huit siècles...
angele , Posté le vendredi 17 décembre 2010 12:04
Jolie photo on voitbien le travail qui a ete fait jolie rosace et une large explication merci