Cette chanson figure dans le répertoire (qui va bientôt s'enrichir) du groupe "I Gargarozzi" avec d'autres textes comme "E mortu l'asetu" et de nombreuses chansons souvent écrites par notre talentueux poète Cyprien Dimeglio.
En lisant ce texte, on se rend compte combien la langue bonifacienne a évolué depuis, dans le bons sens s'entend, du moins dans le domaine de l'écriture. A cette époque il n'existait aucune règle et les "U" devenaient "OU" (Bounifazinca au lieu de Bunifazinca); le nom Pialinchi" s'écrivait "Piallinqui"; "Patacun" devenait "Pattaquoun" etc.
On ne faisait pas la différence de prononciation entre le "ü" avec tréma (comme dans "üga"qui se prononce "à la française" c'est-à-dire "u" comme "union") et le "u" sans tréma qui doit se prononcer "ou" (on écrit "pialincu" et l'on prononce "pialincou")
Aujourd'hui, grâce à l'ouvrage de Jean-Marie Comiti ("Bunifazziu e a se lenga") et aux efforts de tous ceux qui ont tenté de créer de nombreux textes en langue bonifacienne (écrits, poésies, chansons etc), à l'action de l'association culturelle "Di Ghi Di Sce" (qui a organisé récemment un "Cunfruntu" Corso-bonifacien des plus intéressants dans le cadre d'une "Stonda" animée par Alain Dimeglio, on peut au moins se rendre compte que le bonifacien est une belle langue et qu'elle a ses règles. Comme la langue corse.
Pour le reste, il est vrai qu'à partir du moment où une langue n'est plus parlée à la maison ou dans la rue et que, de surcroît, elle n'est pas enseignée, la mission devient plus difficile. Il faut bien en convenir.
En tout cas, le bonifacien n'est pas, comme on a pu l'entendre sur les ondes d'une radio et même fréquemment lorsque l'on se rend en dehors de notre cité: "un mélange de sarde, d'italien et de napolitain avec un peu de corse". Ceux qui affirment de telles inepties font preuve d'ignorance. Quand on ne comprend pas une langue on préfère la rejeter, la marginaliser, la minimiser voire même la railler.
Comme l'écrit Jean-Marie Comiti les particularités linguistiques du bonifacien ne sont autres que l'aboutissement de l'évolution du ligure médiéval importé par les Génois lors de la fondation de la colonie bonifacienne.
Nos compatriotes et amis du collectif "Parlemu corsu" ont fait l'effort récemment de venir au devant des Bonifaciens (dont beaucoup parlaient fort bien le corse d'ailleurs) et ils ont constaté combien la langue bonifacienne était riche et harmonieuse et qu'elle était bien loin de ce "charabia" dont font allusion certains lorsqu'ils évoquent le bonifacien.
Pour en revenir au motif de c ette chanson "A Greva di i Pialinchi" on note que les journaliers réclamaient "cinquante sous" en plus sur leur salaire.
Finalement, ils n'en auront obtenu que ...dix.
canonici, Posté le mardi 19 avril 2016 11:49
Visiteur a écrit : "
"Non sono un specialista. Ma se posso esserle utile lo faro: